Nature de l'ouvrage : roman
(premier tome de la trilogie).
Synopsis : en 1360
avant J.C., en Egypte, sous le règne d’Aménophis III. Mérit est une jeune fille
discrète, qui vit avec son grand-père, savant et médecin de Pharaon. Menacée un
jour de mort, elle est contrainte de boire le philtre d’immortalité mis au
point par son aïeul. Commence alors pour elle (et pour le lecteur) un long voyage
à travers les millénaires.
Mon avis ♥♥♥ : disons
le tout de go : ce livre est une merveille. On assiste, par les yeux de
Mérit, à la genèse de la culture occidentale. De l’Exode des Hébreux et la
naissance du peuple d’Israël, en passant par l’avènement de la philosophie chez
les Grecs avant de revenir sous l’Egypte de Cléopâtre, on suit avec passion les
aventures et l’évolution de cette héroïne à la fois simple et hors du commun, qui
raconte avec subjectivité les événements existentiels auxquels elle est
confrontée, auxquels elle contribue même parfois et tente de trouver un sens. Et
on s’aperçoit, au fur et à mesure du récit, que ces questionnements sont aussi
les nôtres.
Ce roman est également un bel
hommage rendu aux femmes. Occultées de l’Histoire du monde, elles retrouvent
dans ce récit, par l’importance que Mérit donne notamment à sa descendance
féminine, une place centrale. Stéphanie Janicot montre cependant que bien (trop)
souvent, les hommes ont exclu les femmes de la construction de la pensée en les
éloignant de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Une femme est une
mère avant tout, un adage qui n’est pas si loin de nous, pour ne pas dire
encore parfois d’actualité…
Les deux autres tomes nous
plongeront au cœur des Croisades puis à la Cour d’Aliénor d’Aquitaine, pour se
terminer de nos jours. Une belle perspective de lecture sur la construction de
notre monde et l’épanouissement de notre culture…
Stéphanie Janicot, La Mémoire du monde, Albin Michel, 2013.