lundi 30 septembre 2013

"Je l'aimais" - Anna Gavalda




 
Nature de l’ouvrage : roman.

Synopsis : Adrien vient de quitter Chloé pour une autre femme. L’épouse délaissée, désespérée, ne comprend pas cette rupture et a du mal à affronter la réalité. Contre toute attente, Pierre, son beau-père, un homme qu’elle considère comme froid, taciturne et dur, l’emmène, elle et ses deux filles, dans la maison de campagne familiale. Et le soir, à la seule lueur du feu de cheminée, il se met à nu et lui raconte comment, il y a quelques années, il a follement aimé une femme mais n’a jamais eu le courage de tout quitter pour elle…
Mon avis ♥♥: un très joli roman que j’ai dévoré d’une traite. Simple, sans fioritures, l’émotion est au rendez-vous. On ne peut qu’être touché par la façon dont Pierre se livre, sans fard ni indulgence envers lui-même, et par Chloé qui boit ses paroles et panse peu à peu sa plaie béante. Le roman montre aussi que les conséquences douloureuses d'une infidélité sur l’entourage sont engendrées non seulement par l’infidélité en elle-même, mais aussi par le sens du devoir. Et si ce dernier se révélait être la pire des souffrances ?
Anna Gavalda, Je l'aimais, J'ai Lu, 2002.
 

"La Maison du bord de mer" - Anita Shreve

Nature de l’ouvrage : roman.

Synopsis : À la fin des années 20, aux Etats-Unis. La jeune Honora vient d’épouser Sexton, un représentant de commerce. Bien que se connaissant peu, ils s’aiment et se projettent dans l’avenir : ils achètent une vieille maison au bord de la mer, qu’Honora rénove pour en faire un foyer chaleureux, et au sein de laquelle ils comptent bien fonder une famille. Mais survient le krach boursier de 1929, et avec lui son lot de difficultés, d’épreuves et de désillusions. Et si Sexton n’était pas celui qu’il paraît être ?
Mon avis : plutôt décevant, pour ne pas dire ennuyeux. L’histoire ne décolle jamais vraiment, les rebondissements ainsi que la fin de l’histoire sont assez prévisibles et les personnages ne sont pas traités en profondeur, ce qui fait que l’on ne s’y attache pas. Le style littéraire est banal, voire soporifique. Un « Danielle Steel », en un peu mieux.

Anita Shreve, La Maison du bord de mer, Pocket, 2004.

lundi 16 septembre 2013

"Alabama Song" - Gilles Leroy. La vie tumultueuse de Zelda et F. Scott Fitzgerald

Nature de l’ouvrage : roman.

Synopsis : à la fin de la Première Guerre Mondiale, à Montgomery en Alabama, Zelda Sayre, Belle du Sud issue d’une importante famille de notables, rencontre F. Scott Fitzgerald, le futur grand écrivain, qui vient du Nord. Amoureux, ils se marient et partent vivre à New-York, où ils deviennent très célèbres, puis en Europe. Au fil du temps, leurs rapports se dégradent, dans la violence des mots et des actes, jusqu’à atteindre le point de non-retour.
Mon avis ♥♥ : coup de cœur ! Un récit de toute beauté et un superbe portrait de femme. Gilles Leroy retrace de façon romancée, et du point de vue de Zelda, la vie tumultueuse et tragique du célèbre couple. Une vie faite d’excès, de passions et de déchirements. Le destin d’une femme qui, pourtant pourvue d’un caractère fort et d’une volonté acharnée d’exister, évolue dans l’ombre perpétuelle d’un époux qui l’utilise pour son propre succès, et passe toute sa vie à se chercher, dans l’écriture, la danse ou l’amour, sans jamais se trouver. Gilles Leroy dépeint avec une grande sensibilité, par l’utilisation d’un vocabulaire à la fois brut et raffiné, les émotions de Zelda, ses espoirs, ses désillusions et ses moments, rares, de bonheur.
 
Attention cependant à ne pas prendre ce roman comme une biographie fidèle. L’auteur précise en effet dans sa note de fin d’ouvrage que, bien que très largement inspiré de faits réels, le récit reste une œuvre de fiction.
À noter qu’une pièce retraçant la vie de Zelda Sayre et F. Scott Fitzgerald, intitulée « Zelda et Scott », est actuellement jouée au théâtre La Bruyère à Paris. Avec Sara Giraudeau et Julien Boisselier.
 
Gilles Leroy, Alabama Song, Mercure de France, 2007.

mardi 10 septembre 2013

"Vous êtes trop qualifiée pour le poste - Le parcours du combattant pour retrouver un emploi" - Martine Le Gall

Nature de l’ouvrage : témoignage.

Synopsis : Martine Le Gall, cadre dans le milieu de la finance au chômage, retrace sa lutte acharnée pour retrouver un emploi. Durant près de deux ans, elle ne passe pas moins de deux cents entretiens, qui tous se révèleront un échec. Ce sont certains d’entre eux, les plus révélateurs d’un système obsolète et broyeur d’individus, qu’elle nous offre dans ce témoignage.

Mon avis ♥♥ : Edifiant. Non sans une pointe d’humour et de dérision, Martine Le Gall raconte les anecdotes jalonnant sa quête d’un emploi auprès de recruteurs manquant très (trop) souvent d’éthique. Entre sexistes et profiteurs, dons Juans à la recherche d’une aventure et consultants méprisants, elle n’épargne personne et n’oublie pas non plus de dénoncer la structure de Pôle Emploi, à ses yeux inutile.
Notons cependant que le milieu décrit par Martine Le Gall est celui de la haute finance internationale, reconnu pour son implacabilité et sa misogynie. Malgré tout, dans une moindre mesure, son témoignage est transposable à tous les environnements professionnels,  et ne fait que confirmer un état de fait on ne peut plus d’actualité : aujourd’hui, avoir un emploi est un luxe, et sa recherche un véritable parcours semé d’embûches, de déceptions mais aussi d’espoirs.
Martine Le Gall, Vous êtes trop qualifiée pour le poste, Albin Michel, 2010.

samedi 7 septembre 2013

"Le Bébé" - Marie Darrieussecq

Nature de l’ouvrage : témoignage.
 
Synopsis : Marie Darrieussecq nous conte l’arrivée et les premiers mois de vie de son premier enfant, né prématuré, ainsi que ses ressentis de mère.
Mon avis ♥♥ : malgré quelques (rares) passages gênants, voire choquants où l’auteure fait mention, par des termes crus, du lien charnel existant entre une mère et son enfant, on se retrouve, en tant que parents, et plus particulièrement en tant que maman, dans de nombreuses situations. Marie Darrieussecq livre de façon anarchique ses pensées, ses émois maternels ainsi que son analyse de la venue au monde de son bébé, qu’elle ne nomme jamais par son prénom, et les questionnements qui en découlent, du plus banal au plus fondamental : parvenir à décrypter ses sourires et ses pleurs, savoir quand il a trop froid ou trop chaud, trouver du temps pour soi, lutter contre la fatigue, batailler pour une inscription à la crèche, trouver sa place de parent, accepter l’étrangeté de l’accouchement et, surtout, tenter de définir le lien, tout nouveau et bouleversant, qui unit une mère à son nouveau-né.
Le style aléatoire des pensées de l’auteure est surprenant voire parfois déroutant au début (en même temps, c’est le premier ouvrage que je lis d’elle…) mais on se laisse assez vite emporter par le foisonnement de ses sentiments, ses expériences et ses questionnements de mère.

Marie Darrieussecq, Le Bébé, POL, 2002.

jeudi 5 septembre 2013

"La Couronne verte" - Laura Kasischke



Nature de l’ouvrage : roman.

Synopsis : Aux Etats-Unis, de nos jours. Anne et Michelle, deux amies venant de terminer le lycée, décident, sous l’insistance de leur camarade Terri, de partir au Mexique pour les vacances rituelles de printemps. Vite lassées des fêtes étudiantes alcoolisées au bord de la piscine, les deux jeunes filles finissent par accepter la proposition d’un illustre inconnu de leur faire visiter les pyramides mayas, ignorant les recommandations de leurs proches. Cette imprudence leur coûtera cher…

Mon avis ♥♥ : une réussite de Laura Kasischke qui, une fois de plus, nous emmène là où on ne s’y attend pas. Le suspense, angoissant, s’installe crescendo puis, à son point culminant, nous déroute totalement. L’auteure nous montre aussi le portrait fataliste d’une adolescence à la fois naïve et violente, à la recherche de ses repères.
Laura Kasischke, La Couronne verte, Le Livre de Poche, 2010

mardi 3 septembre 2013

Ma PAL de la rentrée !

 
Qui dit rentrée dit bonnes résolutions ! J'ai enfin déterminé mes choix littéraires, pleins de romans alléchants à lire avant la fin de l'année 2013... Reste à savoir si je serai à la hauteur de mon ambition, la liste est quand même assez longue et mon calendrier est plutôt rempli (mon travail d'écrivain public me prend du temps, je prépare un concours...). Mais on y va ! Et si vous avez des suggestions d'ouvrages, je suis preneuse de tous les conseils. Boulimique de la lecture, on ne se refait pas ! ;-)
 
Ma PAL est visible ICI.
 
À très vite !

lundi 2 septembre 2013

Petit aparté... Quelque part dans le Sud-Ouest...

Je vous propose une jolie parenthèse avec quelques clichés pris pendant nos vacances dans le Sud-Ouest, ma région d'origine... Au-delà des paysages souvent à couper le souffle, le patrimoine n'est pas en reste... Un coin de France préservé. À très vite pour la reprise du blog, avec de nouvelles actualités, lectures et projets d'écriture !

















"L'Accompagnatrice" - Nina Berberova

Nature de l’ouvrage : roman

Synopsis : dans la Russie post-révolutionnaire, Sonetchka est une jeune fille pauvre, fade, sans réel talent sauf celui de jouer correctement au piano. Elle est un jour engagée comme accompagnatrice par une cantatrice, Maria Nikolaevna, qui est tout son contraire. Bien que très bienveillante à son égard, cette dernière devient peu à peu la cible de Sonetchka, dont le cœur est empli à la fois de fascination et de rancune. Envieuse et taciturne, elle n’aura désormais pour but que l’anéantissement de celle qu’elle considère comme sa rivale. Elle ne récoltera qu’indifférence, la repoussant une nouvelle fois dans son inexistence.
Mon avis ♥♥  : dans cette histoire d’amour et de haine, de désir et de destruction, Nina Berberova dépeint une société aristocratique russe déclinante, mais aussi le portrait d’une jeune femme issue de la classe pauvre désirant exister par l’accomplissement d’un acte désespéré. Page après page, on attend le moment fatidique où le destin de chaque personnage va basculer, ce qui fait la force du récit. À ne pas manquer, d'autant plus que le texte se lit fluidement.
 
Nina Berberova, L'Accompagnatrice, Librio, 2004.