Les
raisons sont diverses mais avant de les analyser et afin d’y voir plus clair,
expliquons tout d’abord ce qu’est un écrivain public.
Un vieux métier
Très ancienne,
la profession d’écrivain public trouve ses racines dans l’Antiquité. La fonction
de scribe est très répandue dans les civilisations égyptienne et du
Proche-Orient. Fonctionnaire lettré et cultivé de Pharaon, le scribe a pour
mission de consigner par écrit les actes administratifs et les comptes de l’Etat.
Au Proche-Orient, il travaille au sein des temples et des palais, où il gère là
encore la comptabilité et l’administration (impôts, enrôlement dans l’armée,
approvisionnement…), mais on peut aussi en trouver au service de riches
marchands influents.
Au Moyen-âge
et jusqu’à la fin du 19è siècle, le scribe, devenu « écrivain public »,
joue un rôle important : dans une société à très grande majorité
analphabète, on fait appel à lui aussi bien pour les requêtes judiciaires et
administratives que pour la rédaction de poèmes ou d’hommages. Talentueux, il n’en
reste pas moins qu’il est très mal rémunéré et que son statut est précaire. Il
est l’homme de l’ombre.
Presque
disparue avec l’instruction publique, laïque et obligatoire, la profession d’écrivain
public connaît un vide intersidéral tout au long du 20è siècle, avant de
rebondir au début des années 2000. En effet, dans notre société d’hyper-communication,
l’écrit est omniprésent : Internet, e-mails, SMS, sans oublier le papier,
toujours aussi important, notamment pour les formalités administratives où il
est même obligatoire (voir mon article à ce sujet). Plus que jamais, donc, et
contrairement à ce que l’on pourrait croire, notre civilisation est une
civilisation de l’écriture. Dans ce contexte, il paraît par conséquent logique
que le métier d’écrivain public réapparaisse en force.
Il a dû
néanmoins se redéfinir. En effet, il ne s’adresse plus seulement aux personnes
illettrées mais à toute la société : retraités, étudiants, chômeurs,
entreprises, associations, collectivités… Ces différentes sphères sociétales
ont toutes un même objectif : donner une image valorisante de soi ou de sa
structure, à travers un écrit (qui peut varier à l’infini) de qualité. Et c’est
parce qu’il n’est pas toujours simple, pour différentes raisons que nous allons
voir, de fournir soi-même un document objectif, répondant aux normes, avec le
vocabulaire adéquat ou sans fautes d’orthographe, que le recours à un écrivain
public, « celui qui écrit pour les autres », peut être une solution à
envisager.
Les raisons de faire appel à un
écrivain public
Comme dit
précédemment, il n’existe, chez les demandeurs, pas de « profil-type » :
tout le monde peut, un jour, avoir besoin des services d’un prestataire en
écriture. Les causes en sont, effectivement, très diverses :
Ø Le
manque de temps ;
Ø Des lacunes
en orthographe, en grammaire ou en syntaxe ;
Ø Peu de
compétences rédactionnelles ;
Ø La personne
maîtrise l’écrit mais elle est confrontée à un problème inhabituel, un obstacle ;
Ø L’absence
d’outil (ordinateur…) ;
Ø La non-maîtrise
de l’outil (logiciels informatiques…) ;
Ø Le manque
d’objectivité.
À cela
s’ajoutent d’autres motifs, intimement liés à l’émotionnel :
Ø Besoin de
transmission intergénérationnelle (biographies…) ;
Ø Besoin identitaire
(histoire locale, associative ou d’entreprise…) ;
Ø Besoin thérapeutique
(témoignages sur un parcours douloureux…).
Le rôle
de l’écrivain public est donc de travailler sur la mise en forme d’idées, de concepts, de ressentis, d’expériences et
de tranches de vie, tout en restant fidèle à ce que souhaite exprimer la
personne face à lui. Pour cela, il doit posséder des qualités essentielles à la
réalisation de cette tâche :
Ø Compétences
rédactionnelles pointues ;
Ø Capacité
d’écoute, d’empathie et d’adaptation ;
Ø Capacité
d’analyse et de synthèse.
Et ne
jamais oublier que le travail à accomplir
est un travail à réaliser en collaboration
avec le demandeur, afin de toucher au plus près et au plus juste de ce que ce
dernier souhaite exprimer…
Les différents types d’écrits
Avec l’émergence
des nouvelles technologies, le métier d’écrivain public peut regrouper une
large palette de prestations et, donc, de compétences. Si certains se limitent,
très justement, à la rédaction de biographies ou de courriers divers, d’autres
proposent également des services de création de documents (dépliants, affiches,
tracts…), de transcriptions d’enregistrements audio, de rédaction de pages web
et de correction de travaux (thèses, mémoires, rapports de stage…).
Au vu
de cette diversité et de l’augmentation de la demande, on peut sans conteste
reprendre le titre de l’ouvrage de Geneviève Madou, Ecrivain public : un vieux métier d’avenir (éditions du Puits
Fleuri, 1999) et affirmer qu’en effet, le futur est très prometteur…